empourprer

empourprer

empourprer [ ɑ̃purpre ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1552; de en- et pourpre
Colorer de pourpre, de rouge, par l'effet de phénomènes naturels. rougir. « le soleil allait se coucher et dorait, empourprait une multitude de petits nuages » (Fromentin). Pronom. Prendre une teinte pourpre. « Tout s'empourpre, tout se dore » (Jammes).
Spécialt (visage) « le chef de bureau dont l'indignation et la fureur empourprèrent le visage » (G. Lecomte). Pronom. S'empourprer de honte. Le visage empourpré de colère. cramoisi, rouge.

empourprer verbe transitif Littéraire Colorer quelque chose de couleur pourpre : L'incendie empourprait l'horizon. Faire rougir : La honte empourpra son visage.

empourprer
v. tr. Colorer de pourpre, de rouge. Le soleil couchant empourpre l'horizon.
|| v. Pron. Son visage s'empourpra.

⇒EMPOURPRER, verbe trans.
Colorer de pourpre, de rouge.
A.— [Sous l'effet de phénomènes naturels, accidentels] Reflets d'un incendie empourprant l'horizon. Synon. embraser, rougir. À l'orient quelques nuages longs que le soleil empourpre. Vers l'ouest, ciel et lac sont d'une même couleur de perle (GIDE, Voy. Congo, 1927, p. 700). Lorsque les derniers rayons du soir empourprent cette bande de sapins qui saluent mon ascension (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 98).
Empl. pronom. à sens passif. Devenir pourpre. L'horizon s'empourpre des lueurs d'un incendie. Synon. rougeoyer, s'embraser. C'est de sang, pour vous, qu'il se colore, le couchant, lorsqu'il s'empourpre! (GIDE, Corresp. [avec Valéry], 1891, p. 83). Au premier plan cette petite résidence dont les fenêtres, ce soir, s'empourprent (MORAND, New-York, 1930, p. 49).
B.— [En parlant de pers., en partic. du visage] La colère; la honte, la fureur, la confusion empourpre le visage de qqn; un flot de sang empourpre la face de qqn; le bonheur, la pudeur, un sujet délicat, un regard direct empourpre les tempes de qqn. Brunet sent que la chaleur lui empourpre les joues (SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 271). Les œillets de la pudeur empourpraient légèrement le jasmin de son teint (CAMUS, Chev. Olmedo, 1957, 3e journée, 8, p. 794) :
David ne répondit pas, mais détournant un visage que l'irritation empourprait, il s'éloigna de quelques pas.
GREEN, Moïra, 1950, p. 168.
Emploi pronom. à sens passif. S'empourprer d'orgueil, de colère, de honte; les joues, le front, les oreilles, les tempes, le teint de qqn s'empourprent. Laure sentit son visage s'empourprer tout entier jusqu'à la racine de ses cheveux d'acajou (DANIEL-ROPS, Mort, 1934, p. 108). Quand un garçon tarde à prendre la commande, Charles Schweitzer s'empourpre de colère patriotique (SARTRE, Mots, 1964, p. 26).
Rem. On rencontre ds la docum. empourprement, subst. masc., avec la signification de rougeur. Les joues de René (...) se couvrirent sans qu'on sût pourquoi d'un magnifique empourprement (COURTELINE, Femmes d'amis, Fl. de cire, 1926, p. 93).
Prononc. et Orth. :[], (j')empourpre []. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1552 (RONSARD, Les Amours, éd. Laumonier, t. IV, p. 52, v. 11). Dér. de pourpre; préf. em-; dés. -er. Fréq. abs. littér. :205. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 93, b) 507; XXe s. : a) 388, b) 285.

empourprer [ɑ̃puʀpʀe] v. tr.
ÉTYM. 1552; de em- (en-), pourpre, et suff. verbal.
Colorer de pourpre, de rouge par l'effet de phénomènes naturels. Rougir. || Le soleil couchant empourprait l'horizon (→ Agonie, cit. 10).
1 (…) le soleil allait se coucher et dorait, empourprait, émaillait de feu une multitude de petits nuages, détachés du grand rideau noir étendu sur nos têtes (…)
E. Fromentin, Un été dans le Sahara, I, p. 8.
2 Ô douceur de survivre à la force du jour,
Quand elle se retire enfin rose d'amour,
Encore un peu brûlante, et lasse, mais comblée,
Et de tant de trésors tendrement accablée
Par de tels souvenirs qu'ils empourprent sa mort,
Et qu'ils la font heureuse agenouiller dans l'or (…)
Valéry, Poésies, Charmes, « Fragments du Narcisse ».
Spécialt. (Le compl. désigne le visage). || La colère empourpra son visage.
3 C'est de la démence !… Quel fichu caractère ! rugit le chef de bureau dont l'indignation et la fureur empourprèrent le visage.
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 128.
3.1 L'espace du retentissement, c'est le corps — ce corps imaginaire, si « cohérent » (coalescent) que je ne peux le vivre que sous les espèces d'un émoi généralisé. Cet émoi (analogue à une rougeur qui empourpre le visage, de honte ou d'émotion) est un trac.
R. Barthes, Fragments d'un discours amoureux, p. 238.
——————
s'empourprer v. pron.
(Choses). Devenir pourpre. || L'horizon s'empourprait (→ Couleur, cit. 4; dorer, cit. 5).
(Personnes). Vieilli. Rougir.
3.2 (…) elle s'empourpra, lorsqu'elle voulut, elle aussi, envoyer son mot de tendresse au blessé.
Zola, Paris, t. I, p. 165.
Spécialt. (Avec un compl.). || S'empourprer de colère, de honte.
——————
empourpré, ée p. p. adj.
1 Qui a pris une teinte pourpre. || Ciel, horizon empourpré (→ Doré, cit. 2). || Tunique empourprée de sang. Rouge, rougi.
Spécialt. || Visage empourpré. Cramoisi, rouge. || Joues empourprées de fièvre.
4 Peindrons-nous une vierge à la joue empourprée,
S'en allant à la messe, un page la suivant (…)
A. de Musset, Poésies nouvelles, « La nuit de mai ».
5 (…) j'aperçus couché dans un grand fauteuil un jeune homme d'une physionomie régulière et fine, avec des yeux étincelants, les joues empourprées de ce ton maladif qui donne aux poitrinaires je ne sais quelle perfide apparence de santé.
Th. Gautier, Portraits contemporains, p. 219.
2 Vx. Qui est revêtu de la pourpre. || Prélats empourprés. Cardinal.
6 Archevêques, abbés, empourprés cardinaux (…)
Voltaire, Stances, I.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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